Même avant le confinement, j’avais du mal à rencontrer des nouvelles personnes. Je ne suis pas particulièrement timide ou silente, c’est plutôt le contraire. Mais tout se bloquait au moment de me présenter. Qui suis-je ? J’ai du mal à trouver des étiquettes justes pour définir moi-même. Ce n’est pas facile de reconcilier les éléments qui font mon identité et mon identité elle-même.
C’est pour ça que c’est plus facile de passer du temps avec des gens que je connais déjà. On s’est rencontré à l’école, pendant une randonnée en groupe ou pendant une soirée chez un ami et on ne questionne plus nos identités. Les couches de familiarités qu’on a construit nous permet de reprendre des conversations sans faire une pause pour se demander qui on est. Depuis un moment, j’ai une envie bizarre, peut-être même une tristesse illogique en rencontrant quelqu’un de nouveau. À chaque fois, je pense, « Ça aurait été plus facile si on se connaissaient déjà, si on pourrait créer un sens de confort et familiarité tout d’un coup, si on pourrait être connecté sans suivant chaque étape lente de faire la connaissance. »
Et ça, c’est la beauté de la passion commune. Cette dernière année, je me suis lancée sur Instagram sous le pseudo @francophile_blog pour documenter mes découvertes linguistiques en apprenant le français et pour ma grande surprise, j’ai pu avoir de belles échanges avec des gens aussi passionnés par les langues et les mots. Avoir une passion commune, ça nous permet d’entrer au vif d’un sujet sans tomber victime à la choreographe élaborée des présentations que necessite les premiers rencontres.
En tout cas, je ne veux pas vous laisser sans quelques faits personnelles (et aléatoires) :
1 - Je suis un couche-tard parce que mon cerveau marche au max après 22h.
2 - Je craque mes doigts et mes orteils pour me déstresser en savant que c’est une mauvaise habitude. (J’enseigne le yoga et évidemment, je ne conseille jamais à mes étudiants cette façon de se déstresser !)
3 - Mon péché mignon est de lire des romans de gare et des histoires d’amour qui rentrent dans chaque cliché qui existe dans le monde littéraire. Sinon, j’adore un bon livre de vulgarisation scientifique.
4 - J’ai actuellement 500 fênetres ouvertes sur mon portable (ce qui est le limite d’ailleurs) et beacoup plus de fênetres ouvertes sur mon ordi. J’ai même « tué » mon MacBook comme ça en un an. La honte !
5 - Je m’appelle Abby. C’est le fait le moins pertinent dans ce liste mais bon, on a besoin d’avoir un prénom pour mettre tous ces infos sous un nom.
Voilà, je crois qu’on a brisé la glace. Au moins, j’éspère que vous avez l'impression de me savoir un peu. Et surtout, j’éspère qu’on peut mettre à côté les présentations si jamais on se rencontre un jour, soit sur Internet, soit dans la vie réelle...
Edit : Voici les corrections que j'ai reçues. Merci Agnes, Michael et Mael !
La grammaire |
Pourquoi dit-on "rencontrer des gens" mais pas "rencontrer des nouvelles personnes" ?
Pourquoi ajoute-t-on "le" ici ? |
Les prépositions |
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Les articles |
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L'orthographe |
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Des choix stylistiques |
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Bonjour Abby, je n'aime pas non plus me présenter. Cependant, récemment, j'ai vu une coach québecoise se présenter avec un immense plaisir. Ce qu'il en ressortait, c'est qu'elle avait un immense plaisir d'être ce qu'elle était et sans arrogance aucune. Je trouvais intéresssant cette façon qu'elle avait de s'aimer et je me suis demandée si, derrière mon attitude récalcitrante vis à vis des présentations, ne se cachait pas une honte de moi-même. Très bon texte qui m'a rappelé cela :).
Bonjour Agnès, merci beaucoup pour vos corrections et pour votre message ! J’ai noté toutes les corrections que vous avez proposées dans un tableau — c’est vraiment utile d’identifier des fautes récurrentes ! Pour revenir au sujet des présentations, c’est intéressant de lire votre réflexion suite à la rencontre avec une coach. Je n’ai jamais associé ma manque d’enthousiasme pour des présentations à une possible honte de moi-même. Je pense qu’il y a aussi un côté de ne pas être capable de se classifier ou de se définir quand sa carrière/sa vie est non-linéaire et peut-être même non-traditionnel. Mais j’avoue que je suis hypocrite parce que moi aussi, j’ai besoin de certaines infos « superficielles » pour mieux comprendre une personne. D’ailleurs, je suis curieuse de savoir — est-ce que vous êtes plus à l’aise avec des présentations après ce déclic ?
Merci encore pour votre commentaire !
Bonjour Abby, oui j'ai vu votre fabuleux tableau quand j'étais moi-même en train de me demander comment utiliser au mieux les corrections sur mes propres textes. Je vais essentiellement me consacrer aux fautes récurrentes et qui s'entendent à l'oral. Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter depuis, je pense avoir un travail sur moi-même à faire auparavant pour être dans le plaisir des présentations. Il est vrai que se définir équivaut à se mettre dans des cases mais qui ne correspondent pas complètement à la réalité. Je pense que cette entreprise ( de présentation ) est vaine au final puisque l'on reste toujours un étranger pour l'autre et peut-être même pour soi. Quand on est enfant, la première question est " Tu t'appelles comment ?" et la seconde " Tu viens jouer ?". Pas besoin de plus d'informations. Dommage d'avoir perdu cette spontanéité !
Bonjour Agnès, c’est vrai que ce n’est pas évident de mieux apprendre de nos erreurs. Ça aide de noter et de revoir les corrections qu’on reçoit. À part cela, j’essaye de dégager l’essentiel (en mettant de côté des fautes d’inattention) et de me focaliser sur des fautes « fossilisées » (voire récurrentes) et des fautes qui révèlent la manque de compréhension d’un point de grammaire. Par exemple, j’ai travaillé sur le conditionnel (si on pourrait -> si on pouvait) et j’ai retenue à l’esprit qu’il n’y a qu’un accent dans le mot « espère » (j’éspère -> j’espère). J’ai vu que vous avez publié deux textes sur Journaly dont un a reçu beaucoup de corrections + commentaires. En gros, est-ce que ça vous a aidé ou c’était « overwhelming » pour vous ? (Je ne trouve pas le mot juste en français pour « overwhelming » donc le franglais !) Et pour revenir au sujet des présentations, c’est vrai que c’est simple quand on est enfant. Je crois que c’est pour ça que nous avons une connexion spéciale avec nos amis d’enfance :)
Bonjour Abby! J'ai beaucoup aimé votre texte et vos pensées sur le sujet de presentations. Comment avez-vous mis les accents sur les lettres? Comme anglophone, j'ai du mal à trouver une façon facile pour les faire dans mes textes sans utliser Word.
Bonjour Cicely, merci pour votre commentaire ! Pour les accents, j'utilise soit mon portable pour taper le texte, soit le site web french.typeit.org sur l'ordinateur. Si vous avez un MacBook, même pas besoin d'utiliser un site comme il y a un clavier français. Dites-moi si ça marche pour vous :)
@Abby Bonjour Abby, en français populaire, on dirait "c'était trop" pour overwhelming. On peut peut être dire aussi " J'étais dépassée par le nombre de corrections". J'ai fait des fautes de grammaire dont je ne connaissais pas l'existence de la règle. Et comme le hasard fait bien les choses, j'ai eu deux leçons d'anglais dont une, hier, à propos de ces règles. Je ne connaissais pas l'usage de be + used + ing et je n'avais pas connaissance des règles à propos des articles définis ou indéfinis. Je vais d'autant plus y porter mon attention parce qu'elles ne sont pas encore intégrées. Une autre chose que m'a appris les corrections est sur ma nouvelle façon d'apprendre. Je répète et j'apprends par coeur certaines tournures de phrase pour ne pas à y réfléchir quand je parle, sauf que l'une d'entre elle est ressortie dans le texte avec le bon verbe mais avec un mauvais emploi du temps de conjugaison. Je vais donc un peu changer ma façon d'intégrer. Donc je pense que cela aide mais qu'il faut aussi se ménager du temps pour intégrer les corrections.