D’après une histoire vraie
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D’après une histoire vraie

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D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan suit l’amitié entre un auteur, Delphine, et une femme qui s’appelle “L.”. Elles ont de nombreuses similitudes : les deux ont une taille similaire, des cheveux blonds, elles sont les deux gauchères. Delphine écrit des romans, L. écrit des biographies pour des célébrités. Elles se sont bien entendues dès le début. Plus elles apprennent à se connaître, plus les similitudes apparaissent. Elles ont même fréquenté le même lycée, bien que Delphine ne s'en souvienne pas.

Pendant le récit, Delphine souffre du syndrome de la page blanche. Elle vient de publier un livre que tout le monde aime, un chef-d'œuvre personnel qui suit l’histoire de sa famille. Elle ne peut plus écrire, pas une phrase, après avoir écrit un livre aussi important. Elle souffre d’une dépression grave. L. l’aide en écrivant des courriels, en faisant ses courses et en paient ses facteurs. L. prend même la place de Delphine lors des conférences publiques, tant elles se ressemblent. Peu à peu, L. prend la place de Delphine. 

À la fin du livre, Delphine casse la jambe et les deux s’installent à la campagne pour qu’elle puisse guérir. Delphine commence un livre sur la vie de L., sans que L. le sache. Après quelques jours, L. se rend compte que Delphine écrit un nouveau livre et L. essaie d’empoisonner Delphine. Delphine parvient à s'échapper, et L. disparaît.

Lorsque Delphine tente d'expliquer ce qui s'est passé, personne ne la croit car il n’y a pas d’évidence que L. a jamais existé. Le petit ami de Delphine n’a jamais rencontré L., ses enfants non plus. Les célébrités nient que L. écrit leurs biographies. Son appartement est occupé par quelqu’un d’autre. C’est comme L. n’a jamais existé. Pire encore, toutes ses histoires personnelles, Delphine réalise, viennent des livres qui appartiennent à Delphine : « L. s’est volontairement nourri de mes lectures, de mes livres, pour me proposer une version de sa vie composée de scènes marquantes, non pas choisies au hasard, mais avec discernement ». À la fin du livre, la question reste : L., est-elle réelle ? A-t-elle été inventée par Delphine ou est-elle une fiction ?

C’est comme Fight Club, mais avec des livres. Book Club, je dirais.

J’éprouve des sentiments mitigés à l'égard de ce livre. D'un côté, il est très bien écrit, le style est captivant et j’aime les questions qu’il pose, telles que quelle est la relation entre le réel et la fiction et c’est quoi, l’identité ? De l’autre côté, le livre est trop long ; les premiers 256 pages situent les personnages dans leur contexte, mais Vigan aurait pu le faire en 50 ou 100 pages. Le livre est répétitif aussi ; Delphine et L. parlent des mêmes choses encore et encore. Delphine essaie d’écrire un nouveau roman, L. lui dit que Delphine doit écrire sur le réel plutôt que continuer d’écrire des fictions, puis Delphine dite L. a raison, mais elle continue d’écrire des fictions. Quelques chapitres plus tard elles ont une conversation similaire. Les passages sur le réel m’ont marqué au début, mais après le énième j’en avais eu assez.

Je lirai peut-être un jour un autre de ses livres. Pour le moment, cependant, je lirai quelque chose d’autre.

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