Réfugiés suit trois histoires différentes : celle de Joseph qui fuit les Nazis, celle d'Isabelle qui échappe au Cuba de Castro, et celle de Mahmoud qui part d’Alep, une ville en Syrie, pendant la guerre civile. Chacun de ces adolescents suit une longue piste vers la sécurité dans un autre pays ; cela dit, leurs chemins n’ont rien à voir avec la sécurité. Ils sont tous confrontés à des difficultés tout au long de la route, telles que les frontières fermées ou les requins dans la mer pendant une traversée pleine de dangers.
Les histoires sont intéressantes mais je les ai trouvées un peu juvéniles–ce qui a du sens car le livre est un roman jeunesse, après tout. J'aurais adoré ce livre si j’avais 10 ans mais maintenant que j'ai la trentaine je l’ai trouvé trop simpliste avec tant de scènes dramatiques mais pas réalistes. Je sais que les routes qui suivent les réfugiés ne sont pas simples, mais Gratz a entassé le livre avec trop de drame. Pendant le voyage entre Cuba et Miami, par exemple, un ami d’Isabel est mangé par un requin, sa mère accouche son frère dans le petit bateau à moteur, et son grand-père se jette dans la mer pour distraire les officiers des garde-côtes. C’est comme chaque chapitre doit avoir un nouveau drame et presque tous se terminent sur un cliffhanger.
J’aurais aimé plus de commentaires sur les contextes géo-politiques. Oui, c’est un roman jeunesse, mais il se peut que les jeunes lecteurs et lectrices ne sachent pas pourquoi la Syrie est en guerre ni pourquoi le Cuba de Castro n’est pas un bon endroit pour la famille d’Isabel. C’est clair que les jeunes personnages savent pourquoi il faut fuir, mais Gratz n'aborde pas leurs motivations sauf la peur. À cause de sa préférence pour l’action plutôt que les personnages, je renommerais le livre La Fuite.
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