Je suis parti un petit pour en retard pour l’Eurostar, mais arrivé quand même à l’heure pour faire le check in.
« Ne vous inquiétez pas, » dit le mec d’Eurostar, en voyant comme je me dépêchais pour trouver mon billet, « on ne ferme pas jusqu’à 20 ou 15 minutes avant ici ».
Pas de queue pour le passeport, ni la sécurité. En attendant dans la salle, je décide qu’il me faudra un casse-croûte pour le voyage. Juste à l’ouverture de l’embarquement, j’achète un sachet de fruits secs et graines. Je m’assois et attends que la queue se raccourcisse avant de descendre. Pour une raison que j’ignore, l’escalateur n’est pas disponible. Je descends lentement avec une énorme valise plein de bière et un mauvais dos.
Dans le train, je m’assois autour d’une table avec un couple chinois et un mec avec un iPad. J’imagine qu’il est belge mais plus tard je décide qu’il est britannique. Je prends un selfie et je l’envoie à Sam. J’ai un petit souris. Ça fait des mois qu’on a organisé de se voir le jour de mon arrivé au Royaume Uni, juste avant Noël.
A Calais, on s’arrête. On attend un signale du tunnel, selon l’annonceur. « Je vais être en retard, » pense je.
Après une dizaine de minutes, on annonce une grève sauvage.« Je ne vais pas arriver aujourd’hui, » pense je. J’envoie un message à Sam pour le prévenir. Il me rassure : « Prends ton temps. »
Comme si j’avais un choix.
Après une demi heure, on annonce le retour à la gare de Calais, mais on n’est pas autorisé de sortir. J’envoie un message à Sam pour lui avertir de l’évolution de la situation.
« T'inquiète, j'ai mon bouquin. Prends ton temps. »
Il n’a pas vraiment pigé.
Je vais au café pour chercher à manger. Le seul truc qui reste est une soupe qui, par hasard, est végane. Lorsqu’on la réchauffe, un mec demande en espagnol les femmes dans le café si elles ont des nouvelles. Celle qui parle espagnol lui explique qu’il n’y a aucune chance qu’on arrive à Londres et effectivement, avant qu’on me donne la soupe réchauffée, on annonce le retour à Lille et puis à Bruxelles.
Je retourne, avec ma soupe, à mon siège et j’envoie encore un message à Sam pour lui dire qu’il n’y a presque aucune chance que je vais le voir. Il dit qu’il pourrait attendre encore un peu - peut être en dénie de la situation. Moi, je me sens hébété.
« Je rentre donc, » écrit-il enfin.
Mon cœur s’est brisé.
En prenant le métro je me sens finalement vraiment triste.
J’arriverai à Londres demain. Je ne verrai pas Sam.