L'avènement du fantôme lilloise
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L'avènement du fantôme lilloise

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fiction

Il était une fois, dans une grande maison couverte des plantes grimpantes épineuses, un petit garçon s'assisit sur son vieux lit en bois dans le coin de sa chambre sombre. A l'insu de ses alentours, il s'affut à lire son roman policier, déterminé à dénicher les secrets occultes éminents de l'intrigue saisissante. Il était si empêtré dans le roman qu'il ne perçut pas la voix de son père qui le prévenait de son départ. Bientôt, le petit garçon se trouva tout seul, sans surveillance et sans moyen de crier au secours si jamais cela deviendra nécessaire. Il était, après tout, en marge du village lointain, cantonné du forêt qui entourait sa maison. Il ne pourrait donc ni s'enfuir ni s'échapper sans une sorte de transport qui avait déjà été pris d'ailleurs par son père.

La nuit s'approchait, les étoiles apparaissaient et le vent nocturne passait partout avec une férocité impossible d'ignorer. Avant qu'il eut pu tourner à la page suivante, le vent bruyant fit vite que le roman ferme violemment dans ses mains. Cela s'avéra le moment précis où le garçon prit conscience de combien de temps il était complètement déconnecté de la réalité. Tourneboulé de ce qui venait de passer, il appela son père.

- Papa !

- Papa ! Où est-tu ?

- J'ai fini un autre chapitre de mon roman. Le suspect est maintenant une mélomane qui semble laisser des indices sur des vinyles dans la zone de crime. . .

Aucune réponse se produisit.

- Papa ?

Le garçon perplexe de l'absence soudaine de son père, se dit que son père dut partir à faire une course et qu'il ne devrait pas s'inquiéter. Comme il faisait noir, il décida se coucher. Mais alors qu'il se préparait à dormir, il entendit d'emblée une voix douce dans le parois de sa chambre.

- Dors, min p'tit quinquin. Min p'tit pouchin. Min gros rojin ! Te m'feras du chagrin. Si te n'dors point j'qu'à d'main.

Celle-ci lui donna des frissons. La petite voix continua à chanter.

- Et si par hazard sin maîte eus'fâche. Ch'est alors Narciss' que nous rirons. Sans n'avoir invie, j'prindrai m'n'air mache.

Le garçon essaya de suivre le son. Dès qu'il se fut approché du mur d'où venait la petite voix étrange, il demanda qui était l'auteur du bruit. Il écouta plus attentivement, pressant son oreille contre le mur. C'était comme s'il devint lui-même un policier comme celui dans son roman.

-Dors, min p'tit quinquin. . .

* * *

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